Depuis 1990, Né à Ottawa en 1968, Nicolas Caloia est un musicien de premier plan de la scène des nouvelles musiques à Montréal. Contrebassiste de métier, il est également compositeur, chef d’orchestre et directeur artistique de sa propre maison de production, Musique Rayonnante. Ses activités artistiques se concentrent dans le domaine des musiques dites créatives ou expérimentales et dans lesquelles l’improvisation tient une place importante. Les projets qu’il conçoit, variés et contrastants, sont le reflet de ses préoccupations musicales qui englobent un éventail d’approches allant d’une musique totalement ouverte pour petit ensemble jusqu’à des compositions élaborées pour grand ensemble. Sa discographie en témoigne, celle-ci comptant près d’une douzaine d’enregistrements à son nom et autant de collaborations auprès de ses pairs.
Attiré d’abord par les arts visuels dans sa jeunesse, il contemplait l’idée d’en faire une carrière. Adolescent, il se mit à jouer de la basse électrique avec des amis par pur plaisir, sans intention de se produire sur scène. S’initiant d’abord au rock et à la musique trash metal, il se mit à l’écoute du jazz d’avant-garde. En 1987, il troqua son instrument électrique pour une contrebasse et rencontra le bassiste Lisle Ellis pendant un concert de Charlie Haden, au moment même où il tentait de se faire la main à son nouvel instrument. Ellis lui donna une année de leçons avant de l’inciter à se parfaire au conservatoire. Inscrit en arts à l’Université Concordia, Caloia bifurqua vers le programme de musique cette même année, passant alors à l’Université McGill où il décrocha son diplôme en 1994. À cette date, il s’est rendu à New York pour suivre des cours particuliers avec Fred Hopkins.
Lors de son séjour à McGill, l’apprenti bassiste mit sur pied des ensembles de chambre de musique improvisée pour lesquels il écrivait des pièces à forme ouverte ou en faisait interpréter d’autres, composées par Malcolm Goldstein et Christian Wolf. Ces rencontres permirent à Caloia de former son premier groupe, le Ratchet Orchestra, un quartette qui réalisa un premier disque compact éponyme à compte d’auteur en 1993. Cette formation évolua peu à peu en nombre, passant de sept musiciens à 16 en 1998, date à laquelle elle donna un concert consacré à la musique de Sun Ra à l’occasion de son anniversaire. Pour des raisons tant personnelles que professionnelles, le bassiste renonça à ses propres projets, préférant tenir le rôle d’accompagnateur jusqu’en 2006, année précédant la réactivation de son grand orchestre.
Comme chef de groupe, Nicolas a été actif sur plusieurs fronts depuis ce temps. Pour la nouvelle mouture de son Ratchet Orchestra, il a recruté une brochette de 30 musiciens improvisateurs montréalais, réduisant ses effectifs par la suite à une vingtaine. Depuis sa première sortie sur disque en 2007, le groupe s’est émancipé musicalement : en 2011, il récidive avec Hemlock sur Drip Audio, enregistrement entièrement consacré à des compositions de son chef ; en 2015, il signe un album entièrement consacré aux œuvres de Malcolm Goldstein, CD mis en marché par la maison américaine Mode Records. Sur scène, l’orchestre se produit à intervalles réguliers à Montréal, notamment au festival Suoni per il Popolo (2008, 2013) et à l’Off Festival de jazz (2014), mais ailleurs aussi, soit au Guelph Jazz Festival (2010) et au Festival international de musique actuelle de Victoriaville (FIMAV) à deux reprises (2011, 2014), la seconde fois pour un hommage à Sun Ra à l’occasion de son centenaire, où l’ensemble accueillait le saxophoniste emblématique de Sun Ra, Marshall Allen. Également producteur, Nicolas Caloia a créé Musique Rayonnante en 2009, compagnie lui permettant d’obtenir du financement pour la production de ses projets. Compositeur chevronné, il a réalisé des commandes pour des solistes et ensembles, incluant les siens, petits et grands, pour lesquels il élargit constamment le répertoire.
Outre son grand orchestre, Nicolas Caloia dirige plusieurs petits groupes. Il assume notamment la direction administrative de In the Sea, un trio de cordes comprenant également deux partenaires de haut calibre : le violoniste Joshua Zubot et le violoncelliste Tristan Honsinger (tous deux ex-Montréalais). Depuis sa création en 2014, l’ensemble a produit deux disques, Henry Crabapple Disappear sur Astral Spirits, et In the Sea, paru en mai 2017 sur Relative Pitch Records. À la fin d’une première tournée européenne en novembre 2016, le trio est entré en studio à Vienne pour enregistrer un nouvel album, la captation assurée par Martin Siewert, guitariste et preneur de son bien connu de ce milieu.
Le saxophoniste alto Yves Charuest et la clarinettiste Lori Friedman sont également de fidèles collaborateurs du bassiste, jouant chacun en duo avec lui et dans Four Sided Circle. Ce groupe, qui explore les relations et tensions issues de la composition et de l’improvisation, accueille un nouvel invité à chaque prestation.
Tilting est un quatuor qui sert de véhicule aux compositions du bassiste, celles-ci interprétées par Jean Derome, anches, Guillaume Dostaler, claviers, et Isaiah Ceccarelli, batterie. On peut entendre la musique de cette formation sur Holy Seven, un disque publié par l’étiquette torontoise Barnyard Records.
À titre d’accompagnateur, Caloia a travaillé dans les contextes les plus variés, nombre d’entre eux sous l’égide du collectif Ambiances Magnétiques et son groupe phare, l’Ensemble SuperMusique, ainsi que de nombreux projets menés par Jean Derome ou Robert Marcel Lepage. Au sein du trio Feldspar, le bassiste a enregistré avec le guitariste Sam Shalabi et la saxophoniste américaine Matana Roberts, cette dernière employant Caloia dans deux enregistrements de son projet Coin Coin. En 2013, Caloia a tenu la basse, en remplacement de Ernst Glerum, dans le célèbre ICP Orchestra à l’occasion d’un concert montréalais. Coresponsable d’un autre projet d’envergure, le Montreal-Toronto Art Orchestra, le bassiste était présent au sein d’un orchestre de 20 musiciens sous la férule de Roscoe Mitchell à l’automne 2016. Ce groupe exécuta des improvisations transcrites et orchestrées de l’invité à l’occasion de deux concerts donnés respectivement à Montréal et à Toronto, où l’ensemble a également enregistré un album en studio qui paraîtra sur l’étiquette américaine Nessa Records.
DISCOGRAPHIE
Collaborations